Gravure ancienne montrant l'entrée d'un terrier.

Dans la catiche

La face mal cachée de la Loutre


Yeah, nouvelle année !

Temps de lecture estimé : 10 minutes

Une année disparait et une autre commence à poindre, et dans ce clair obscur apparaissent des bilans, un peu partout. Alors… It’s bilan time, bébous !

Je ne sais plus quand a commencé l’année… En janvier, je suppose ! C’est à dire que sur un plan personnel, l’année a été calme, dans les grandes lignes, alors je n’ai pas grand chose à en dire. L’évènement le plus marquant a sans doute été ce Covid qui m’a couchée pendant des semaines, et dont les effets sur le mental se font encore sentir aujourd’hui (bien que dans une moindre mesure). Sinon, en gros, ça va pas trop mal.


Niveau boutique, il y a eu des hauts et des bas. J’ai été terriblement découragée après avoir été malade et en me rendant compte que j’allais rater toutes les échéances jusqu’à Noël. Sans parler de projets qui me tenaient à cœur et qui ont été reporté « indéfiniment ». Nan mais j’y crois encore, c’est pour cette année, c’est sûr. En tout cas, j’ai commencé à prendre un peu de recul. J’ai posé des limites suite à de nombreux problèmes de, disons, « marchage sur la tronche » avec des client.e.s, alors maintenant je ne me force plus à rien. Je cherche encore le bon équilibre, la bonne « formule », mais l’important c’est d’arrêter de demander niaisement à me faire exploiter. STOP. J’ai pas le temps ni les moyens d’accéder à toutes les requêtes que je vois passer, il faut me laisser tranquille maintenant *respiiiiiire*

Hrm.

Bref, moins de stress et plus de contrôle. Il faut que j’y parvienne, absolument.


C’est la saison des rétrospectives, certes, mais je n’ai pas grand chose à rétrospectiver. Même Steam me juge, moi et mes 87% de temps de jeu sur des jeux de plus de 8 ans. Je SAIS Steam, ça avance, laisse moi être dans le déni.

Toujours en retard de quelques wagons sur le train de la hype, hein.


Sinon, j’ai lu 29 livres… Officiellement (je n’indique pas certaines œuvres sur le Storygraph, comme j’en parlais dans cet article. Je ne vais pas tout dire, non plus, hein). C’est pas énorme, mais là aussi le Covid m’a vraiment gâché l’année. On va ignorer le Disque-Monde, qui est plus ou moins toujours en tâche de fond, et regarder un peu ce que j’ai lu dans l’ordre chronologique…

Le début de l’année a été tragique, de toute évidence, avec des livres « ok mais sans plus » (non mais pardon hein, « the fisherman » de Langan est vraiment surcôté ! L’ambiance est sympa mais c’est du Lovecraft modernisé, sans parler des changements de style constants. J’ai pas détesté, juste… J’ai pas aimé.). Il y a quand même des lectures que je recommande :

  • Défaire le discours sexiste dans les médias, de Rose Lamy. Je ne dirais pas que j’ai appris grand chose, mais ce panorama est un peu édifiant.
  • Les oiseaux du temps, de Max Gladstone et Amal El-Mohta. Une lecture étrange, presque abstraite pendant longtemps, avant que les fils ne se relient dans une belle apothéose finale. J’ai trouvé ce texte très émouvant, je vous le conseille si vous n’avez pas peur de vous perdre un peu dans certaines parties du récit.
  • Des électeurs ordinaires, de Félicien Faury. J’en ai parlé dans cet article, vite fait. Encore une lecture politique, mais indispensable.
  • Je n’arrive pas à croire que je n’ai pas encore parler de : Kim Jiyoung, née en 1982, de Cho Nam Joo. C’est un roman court (216 pages) mais qui dépeint avec précision la vie de plusieurs femmes en Corée, sur une assez longue période de temps qui a vu apparaître quelques changements… Mais pas tant. Je l’ai dévoré, le texte est d’une incroyable délicatesse, malgré sa simplicité parfois excessive dans la forme (difficile de dire si c’est dû au style en lui-même ou à la traduction). Je vous le surconseille. Même que je l’hyperconseille. On en est là. Parce que oui, ça parle de la Corée, mais je mets au défi n’importe quelle meuf de ne pas reconnaître un grand nombre de situations exposées. La distance est lointaine, mais le patriarcat est le même partout, la seule chose qui change c’est l’intensité.
  • Sambre, d’Alice Géraud. J’en ai aussi parlé dans cet article (désolée pour les multiples autoréférences), et là aussi c’est un très grooos conseil, malgré les évidents trigger warning d’usage.
  • L’agneau égorgera le lion, de Margaret Killjoy. Cette découverte, cette énergie, ce LGBT-isme, cet anarchisme ! Excellente lecture, bien que très courte (144 pages). J’espère cependant que ce livre ouvre la voie à une potentielle suite, donc il va falloir attendre.

On peut aussi jeter un œil aux livres que j’ai moins aimé. Et ne vous fiez pas à mes notes sur Storygraph, j’essaie parfois de ne pas plomber la note pour une question de gouts ou de divergences minimes, alors je donne la moyenne…

  • Ecritures carnassières, d’Ervé. Je connaissais le monsieur depuis Twitter, je ne l’appréciais pas trop, mais je voulais donner une chance au livre… Je comprends et apprécie la démarche, mais j’ai souvent été dérangée. Beaucoup dérangée. J’ai lu par-ci par-là que c’était la violence des scènes qui pouvait être dérangeante, mais c’est pas du tout ça qui m’a posé problème. Ce sont vraiment les idées de l’auteur que je percevais trop souvent et qui ne correspondent pas à mes valeurs, dirons-nous pudiquement.
  • La conversation des sexes, de Manon Garcia. Je ne dénigre pas l’intégralité de sa thèse, mais j’ai plusieurs points de blocages. Le consentement est un sujet éminemment complexe, et on a toustes un avis sur la manière dont il devrait être mis en place ou considéré, ou un point de vue sur le terme même de « consentement » qui impliquerait toujours un renoncement féminin face au désir masculin… Nan, vraiment, rien qu’à l’écrire ça m’agace. Je suis d’accord sur le fait que les mots ont un sens d’origine, mais l’important est l’acception commune… Je n’éprouve aucun, mais alors aucun intérêt à ergoter sur l’étymologie ou la « véritable » origine des mots, surtout quand ils sont utilisés dans un sens aussi précis depuis déjà longtemps. On dirait l’académie française qui chougne sur ce qu’il faut dire ou pas, flemme. Et ne parlons pas de l’hétérocentrisme du texte, ce qui est un peu gênant étant donné que le consentement concerne tout le monde. Mais bref. J’ai un autre problème de fond, notamment parce que j’ai l’impression qu’elle ne parle que d’un consentement affirmatif verbal pour chaque rapport sexuel, et ça me chiffonne profondément. Je ne dis jamais « oui » ou « j’ai envie » quand l’occasion se présente, pourtant je me sens interrogée à chaque seconde, et surtout je sais que si l’ambiance change je ne risque rien à mettre un stop. D’autre part, mettre le désir au centre de tout me pose aussi problème… Je crois que j’en reparlerai plus tard, de cette notion de désir obligatoire et de la manière dont je la vois, surement dans un post « HZ ». Après bon, ça reste aussi de l’ergotage, quelque part, l’important c’est de respecter le consentement de la meilleure manière possible en fonctions des situations (c’est à dire : s’arrêter au moindre doute et communiquer sincèrement). C’est pour ça que je ne vais pas râler davantage, ça reste un livre intéressant à lire, qu’on soit d’accord ou non, justement parce qu’il aide à se forger une opinion sur le sujet. Et je ne suis évidemment pas en désaccord sur tout, c’est un essai féministe après tout ! On a probablement plus de points communs que de différences, pluie d’amour sur tout le monde (mais plusse sur les meufs, déso).
  • Neuromancien (et sa suite), de William Gibson. Hééé vraiment. Il a mal vieilli. Si je l’avais lu à l’époque, peut-être que j’aurais aimé, mais il est maintenant trop tard pour le faire. Précurseur ou non, ça n’est plus que de la vieille SF clichée et terriblement misogyne. Sans parler du délire japonisant qui n’est plus du tout d’actualité.
    Oula, je suis plus remontée contre le texte que je le pensais, de toute évidence.

Bon et sinon, le blog ! Ben oui, vous êtes dessus (sauf si vous me lisez depuis le Fediverse grâce à la Magiiiie). Je suis étonnée d’être beaucoup plus lue que je ne l’imaginais en commençant à écrire régulièrement, et je me demande ce que je vais faire quand je n’aurais plus rien à dire. Pour le moment ça va, j’ai un peu d’avance sur les histoires rocambolesques que je dois vous raconter, mais après… Je ne sais pas. De toute façon il est voué à rester en ligne, mais probable qu’après le bloguidien j’y écrive moins souvent. J’espère juste de ne pas retomber dans la paralysie du blog : avoir des choses à dire mais prendre trop de temps pour les formaliser jusqu’à abandonner. Le bloguidien m’oblige à moins y penser, vu le rythme, et donc à écrire plus, mais je ne sais pas ce qu’il en sera sans cette incitation quotidienne. En tout cas c’est pas encore terminé, et vraiment, vous n’êtes pas prêt.e.s pour ce qui vient. Peut-être même que moi non plus.


… Non, n’attendez pas, je ne vais pas encore dire à quel point l’état de nos sociétés et de la planète m’inquiète, et à quel point je sens que 2025 va être encore plus catastrophique que les précédentes. Nan mais nan, je ne vais pas le dire, il faut se réjouir il paraît.


On peut aussi parler du fedi, pour conclure. J’ai réalisé hier que je me comportait comme si je n’étais encore suivie que par 20 personnes alors que le chiffre a dépassé les 1000 (on doit faire un truc dans ces cas-là ? C’est quoi les usages ? Ptin je suis TENDUE aidez-moi !) Je commence à en ressentir les effets, avec l’impression que ma parole va parfois bien plus loin qu’imaginé, et ça fait un p’tit pic de peur parfois. Je ne sais pas comment font les gens vraiment très suivis, je crois que j’aurais juste peur de parler tout court.
Cependant, et il faut bien insister, c’est absolument génial de rencontrer toutes ces nouvelles personnes. Je m’étonne encore du pouvoir positif que peuvent avoir les RS à notre époque, où l’ont voit bien les dégâts du côté de ceux proposés par… des… heu…. enfin des gens qui… Bref, des libertariens de merde. Merci au fedi, et longue vie !

Malgré tout ça, là, tous les trucs nuls, hé bien je vous souhaite quand même le meilleur pour 2025.

Selfie vidéo de moi-même faisant un cœur avec les doigts.

PS : hélas, « 2024 ça y est, tu vas enfin canner » n’a pas été une incantation suffisante, déjà parce que JMLP est toujours en vie mais EN PLUS on nous a retiré la chanson de Tonton Dukteef de Youtube. Heureusement que je l’avais, heu, sauvegardée au cas où. Pour usage personnel (et oulala, je l’usationne personnellement vachement souvent). Quelle fin d’année de merde, hein. FrANchemAN !



Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Catégories


Archives