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J’en ai deux, à vrai dire. Hé ouais. C’est tellement cool, je suis une double super héroïne ! Bon, ok, dans les faits c’est pas forcément si super que ça.
Tout d’abord, j’ai une très bonne mémoire pour les choses que je trouve importantes ou utiles. Je vais donc être cette meuf qui rappelle que « ça fait exactement X fois que tu fais telle chose pénible, ce qui a résulté déjà plusieurs fois en la discussion suivante… », ou qui se souvient d’un détail à priori anodin dans une situation précise. C’est également un atout énorme quand on aime les langues étrangères ou qu’on s’intéresse à des centaines de sujets différents et qu’on a besoin d’emmagasiner tout un tas d’informations. Cool, hein ! Mais on avait dit « inutile », alors c’est quoi le problème ? Le problème, c’est que je suis devenue insidieusement le post-it de la famille. « Tu me rappelleras ceci, et mon rendez-vous pour tel truc est le tant, comme ça tu pourras me le répéter ». C’est épuisant, franchement. Et pire que ça : si jamais mon cerveau me joue un tour du type « ça se voit trop que tu t’en tapes, allez on va zapper », c’est à moi qu’on va en vouloir de ne pas avoir assuré ce rôle que je n’ai pas demandé. Sincèrement, j’aimerais mieux avoir une mémoire de merde pour qu’on me laisse un peu tranquille. Et puis il y a un tas de choses que j’aimerais vraiment oublier (oui, les trucs graves, bien entendu, mais également les trucs relous genre « Mercurochrome le pansement des héros ! ») (celleux qui savent savent.)
Je suis également capable de surveiller tout ce qui a lieu dans mon environnement, au point de pouvoir suivre plusieurs conversations autour de moi tout en discutant moi-même. Quand j’étais plus jeune, je me demandais pourquoi les autres n’en semblaient pas capables, et j’ai même déjà eu des réflexion sur ma supposés « curiosité ». J’ai compris bien longtemps après que ça n’était pas une puissante volonté de me mêler de la vie des autres, trait de personnalité qui ne se montrerait alors que quand je suis dans des lieux publics (c’est spécifique, hein), mais tout simplement un « symptôme » de l’hypervigilance causée par le CPTSD. Là encore, il y a un gros revers à la médaille : si je suis en mode hypervigilance, je peux rapidement stresser au point de faire un malaise. On m’a souvent pensée agoraphobe, mais c’était simplement l’angoisse qui me terrassait. Sans parler de l’épuisement qui vient avec…
Maintenant ça va mieux, j’ai quitté les zones fortement urbanisées et « à risque » de croiser quelqu’un que je ne veux pas voir et je suis beaucoup plus détendue quand je sors. Cela dit, je reste malgré tout très alerte et toute situation vaguement anormale me fait bondir immédiatement. Heureusement que je sors rarement ! (Hein ? Casanière ? Qui ça ?)
Ouais, bon. Je suis une super héroïne de merde. Il y a moyen d’échanger contre un truc sympa comme la télékinésie ?
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