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En tant que fière représentante du corps de métier trop souvent dénigré des « branleureuses pro », j’apprécie énooormément mon job. Je ne gagne pas d’argent, mais je m’épanouis beaucoup à faire ce que je fais, même si « ce que je fais » est un énorme fouillis… Je suis sur plusieurs fronts, tout le temps, et pourtant ça ne se traduit pas forcément par des choses tangibles. J’aime expérimenter des trucs (cf ma note précédente, écoutez ça me faisait marrer, voilà). On peut considérer que ce qui met du beurre dans les épin- non attendez, j’aime pas ça. Du beurre dans les haricots verts, donc, ce sont les bijoux. Mais leur fabrication ne représente pas du tout l’intégralité de mon temps « occupé », dirais-je : je tricote énormément, je couds, j’écris (la preuve) (et encore une preuve) (c’est fou, plus j’appuie sur des touches plus le texte apparait, c’est magique !), je produits un taaas de trucs tout le temps. Pour rien, en général, à part ma satisfaction personnelle. Et je crois que je n’ai envie de rien d’autre dans ma vie, alors trouver un boulot, surtout un autre, c’est chaud ! Je pourrais m’ennuyer dans une tâche unique, même si elle se compose de sous-tâches variées.
J’ai retourné la situation dans tous les sens et je crois que si je devais faire autre chose, et que j’en avais la capacité, ça serait autrice de romans. Disons qu’ils existent déjà (en partie), mais je ne pense pas avoir un jour le cran d’aller au bout de la démarche. En tout cas, si j’ai vraiment le loisir de choisir ce que je veux, c’est ce que je choisis. Alors pourquoi ne pas le faire maintenant ? Parce que je n’ai pas le temps, parce que je ne pense pas en avoir les compétences, et parce que je ne pense pas que ce que j’ai à dire intéressera les gens. Mais oui, si j’avais le talent j’aimerais faire ça, et écrire des romans évidemment politiques. Je crois infiniment au pouvoir transformatif de l’imagination sur le monde, pour la simple raison que tout changement concret commence par une idée. Et une idée ne naît pas du néant, elle est le produit de notre culture, de nos valeurs, des idées apprises ailleurs et mûries tranquillement pour en extraire ce qui nous plaît, ce qui nous parle et nous convient. Ce qui nous élève. Alors quel meilleur moyen de faire passer des idées que de les proposer en contexte, dans une nouvelle ou un roman qui permet, au passage, de proposer une expérimentation de cette idée ? Voilà le récit, voilà mon idée, voilà comment la société/le groupe/le personnage va s’articuler autour. C’est vraiment motivant.
Bref. C’est ça ou bibliothécaire, de toute façon. Tout plaquer et devenir bibliothécaire punk, allez, plus rien à foutre de rien, j’ai juste envie de réajuster mes lunettes en disant « chut ! ».
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