Gravure ancienne montrant l'entrée d'un terrier.

Dans la catiche

La face mal cachée de la Loutre


Les anecdotes, #13 : Monsieur T.

Temps de lecture estimé : 5 minutes

(CW léger : petite manipulation, évocation d’images à caractère sexuel)

Il y a quelques années, j’étais dans une période compliquée émotionnellement (on était en pause avec le chéri, pour tout dire, à mon initiative parce que je n’allais pas bien du tout) et j’ai rencontré quelqu’un d’un peu connu (rien de très important, disons le genre à passer dans une émission sur l’actu JV sur les petites chaînes et à écrire sur un site assez respecté à l’époque). Je le suivais sur Twitter, et je le trouvais à vrai dire plutôt beauf (beaucoup de photos de meufs peu vêtues, du foot, bref pas du tout mon genre) mais c’était surtout pour ses news jeu vidéo que je le suivais. Et il était cute. Pas de jugement, merci.

On utilise souvent la phrase « tout s’est passé très vite » pour plaisanter, mais là c’était vraiment le cas : un soir, de façon totalement impromptue et sans qu’il y ait vraiment eu de prise de contact avant cela, il répond à un de mes tweets directement en MP. Il est un peu ivre, et il me propose après un bref échange de se téléphoner. J’étais sous le choc tellement ça me semblait improbable, en mode « le mec est très beau gosse et je le regarde à la télé, woohoo incroyable ! » Oui, bon, maintenant je réagirais autrement, mais sur le coup ça me semblait trop cool. Donc il m’appelle, et c’est ce qui marquera le début d’une courte relation un peu étrange, à base de sextos/messages sur Twitter/appels entre discussions normales et trucs un peu plus hot. J’ai droit à du love bombing de qualité, il m’appelle après ses émissions, sextote pendant, m’envoie des photos de son voyage à LA… Et ne ressemble pas du tout à son personnage public. Je veux dire, bon, c’est pas une flèche mais il est vraiment super sweet (et way out of my league…) Il m’avait même donné accès à son compte Bnet pour que je puisse tester Starcraft 2 avant tout le monde, vu qu’il avait un accès presse. Un vrai chevalier servant ! En vrai, je me moque mais j’y avais vu un signe de confiance. Aaaah stupide créature.

Tout est beau tout est rose, jusqu’à ce que je finisse par comprendre que j’avais permis d’amortir le choc après une rupture (sans doute parce qu’il la trompait, vu le calibre du type). Il m’a balancé ça un beau jour pour me dire que sa copine étant revenue, c’était la fin de notre relation « privilégiée ». Déjà moins cool, pour ne pas dire carrément dégueulasse, mais je ne cherchais pas de relation amoureuse avec lui, il était même assez gentil et charmant par ailleurs pour que je me satisfasse pleinement de son amitié… Sauf que j’ai vite compris qu’il avait du mal à interagir autrement que via le sexe. Les dickpics et autres vidéos « en action » passaient encore (même si ça me mettait mal à l’aise, dorénavant), mais c’est devenu très gênant quand j’ai reçu une vidéo en action… Avec une femme. J’étais encore une féministe noob à cette époque (ça se voit dans tout ce que j’ai dit précédemment, je suppose…), mais j’ai immédiatement pensé « c’est pas du tout ok de partager ça… Elle n’est pas au courant ». J’ai aussi reçu des photos de sa copine officielle, pour me proposer des plans à trois. Ben oui, vous savez, les bi aiment les plans à trois because… C’est dans la définition, non ? C’pas ça ? Bref, tous ces éléments m’ont totalement écœuré de lui, et la fin définitive de notre relation est survenue suite à un article sur le sexisme dans les jeux vidéos. Il m’a bien fait comprendre que c’était un sujet « débile », et il m’a dit que je pouvais aller parler féminisme avec une de ses potes, en m’envoyant son Twitter. La personne est un amour, elle n’y est pour rien, mais c’était tellement lamentable comme réponse… Pour moi, cet article était une prise de conscience. Pour lui, c’était juste relou. Ce jour là, je m’en souviens, je me suis levée pour sortir et je me suis dit à voix haute « … Meuf, c’est fini. C’est une merde, tu arrêtes immédiatement de crusher sur lui. » Et de fait, en décidant consciemment d’y mettre un terme, ça s’est arrêté. Je lui ai envoyé une longue réponse assaisonnée à souhait, et après… Plus rien. Jamais. Rayée de sa vie. Aucune prise de conscience, aucun regret.

Notre compagnie espère que vous avez passé un agréable moment à bord du Connard Express.

J’ai continué à lurker son compte Twitter ponctuellement pendant quelques années, pour me tenir au courant et savoir si de sales histoires faisaient surface, mais on dirait que non… Je n’ai à ce jour rien appris sur son compte, il a juste été un sale con et un porc tout à fait standard. Au cas où, j’ai quand même gardé les logs, photos et vidéos. J’étais peut-être naïve mais j’avais déjà les bons réflexes. Je ne compte rien en faire et surtout pas les diffuser, entendons-nous bien. C’est juste une sécurité et un potentiel back-up si jamais une autre meuf avait des choses plus graves à dire sur lui.

Ceci dit, après tout ce temps sans que quoi que ce soit ne l’éclabousse, je dois bien admettre que j’ai fini par douter. Peut être que, à sa manière de gros naze, il m’aimait bien. Peut être que ce n’était pas un de ces prédateurs de merde qu’on a call out dans tous les coins ces dernières années. Et je crois que, au bout du compte, à bien y réfléchir, je ne lui en veux plus. J’ai un vrai petit cœur de marshmallow… La meuf est irrécupérable.

Tout ce que j’espère, c’est que depuis il a appris à sortir un peu de son sexisme, et que sa copine de l’époque s’est barrée définitivement. Chérie, tu méritais teeeellement mieux.



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