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J’ai découvert Madrugada en 2009, je crois. On m’a envoyé « Look away, Lucifer », et j’ai écouté les premières notes avec un petit sourire moqueur. J’allais répondre « c’est pas trop mon genre » et puis il y a eu la voix de Sivert. Quelque chose a cliqué immédiatement, je ne sais pas si c’était sa voix ou les paroles, mais c’était le début de l’envoutement. Mon texte, déjà affiché sur l’écran et prêt à être envoyé, a été modifié en « tu m’en conseilles une autre ? »
Alors j’ai écouté « What’s on your Mind ». C’était foutu pour moi. La voix de Sivert. Cette voix absolument incroyable. Le rythme. La tristesse. C’était sombre et magnifique. Je n’ai écouté que ce morceau pendant des jours, et les albums pendant des mois. Ouais, c’était à ce point là. C’était pas mon genre, et j’étais quand même amoureuse. Dès que j’avais envie d’être high, c’était avec Madrugada en fond sonore. Quand j’étais triste, c’est Madrugada qui me faisait pleurer. Quand j’étais en colère, c’est Madrugada qui m’aidait à redescendre.
Hélas, cet amour soudain était terminé avant d’avoir commencé : le guitariste Robert S. Burås était décédé en 2007, pendant l’enregistrement ce qui allait être l’album « Madrugada », comme un point final au groupe. Pendant environ 10 ans, ce qui était le groupe de ma vie (et l’est resté dans une certaine mesure) a erré comme un fantôme dans mon esprit, resurgissant parfois, ravivant les braises, et disparaissant jusqu’à la prochaine crise.
Malgré tout, je n’ai pas été heureuse d’apprendre la sortie d’un nouvel album en 2022, je ne sais pas pourquoi. Un sentiment stupide de trahison, ou la certitude que rien ne serait pareil ? Je n’ai pas pu l’écouter pendant longtemps. Et finalement, il y a quelques semaines, je m’y suis enfin résolue, vaincue par la curiosité alors que je réécoutais (encore) « The kids are on High Street » (oui, vous pouvez prendre cet article comme une liste de recommandations, c’est le parfaitement encouragé).
Pas de révélation. Un album « bof » au mieux. De très beaux clips, et la voix de Sivert qui m’émeut toujours autant, mais les compositions ne sont pas ouf. J’avais eu raison, ça n’était plus pareil. Sauuuuf… Une, hé ui, j’allais pas vous laisser au bout de cet article en disant « ben rien en fait, j’ai rien écouté de cool depuis des années ». Ho.
TL;DR : Help yourself to me.
Elle n’est pas au niveau de leurs anciennes compositions, mais elle touche les bonnes cordes chez moi. C’est déjà pas si mal.
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