Dans la catiche

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Je ne change rien.

…

Comment ça c’est trop court ? Roh.

J’ai l’immense chance d’être handi et d’avoir une alloc pour ça. Du coup, je vis déjà sans travail subordonné, ce qui fait de moi une immense assistée qui vole le salaire des bons travailleurs. Alors je fais quoi de mes journées pour justifier mon autorisation à vivre ? Voyons… (/s sur tout le paragraphe, évidemment)

• Je m’occupe de mon chat. Trop facile ? Ah ah ! Vous n’avez peut-être pas un symbiote touffu qui reste glué à vous presque chaque heure du jour et de la nuit dans votre entourage, mais moi oui. M’occuper d’elle est donc toujours plus ou moins une tâche de fond : lui répondre quand elle me parle, lui faire des câlins, la grattouiller, la brosser… Des heures chaque jour, vous dis-je !
• Je travaille pour la boutique. Parfois, je me demande pourquoi je m’inflige ça alors que je ne gagne pas d’argent avec mon « travail », mais j’aime trop crafter ! Je dois toujours avoir les mains occupées, sinon j’explose. Et personne ne veut voir ça.
• J’apprends des trucs. Comme beaucoup de sales gauchistes, j’ai besoin de comprendre le monde qui m’entoure : société, politique, environnement… Bref, il ne faut pas sous-estimer le temps que ça prend, d’apprendre (c’est sans doute pour ça qu’il est plus facile d’être facho). Sans parler de ma passion pour les langues qui me bouffe aussi pas mal de temps. J’ai une pile à lire physique haute de plusieurs mètres, et ne parlons pas des ebooks. La vie sera trop courte pour que j’en vienne à bout.
• Je joue aux jeux vidéo, hé oui. Beaucoup, beaucoup trop. Mais avec un backlog d’environ 900 jeux, il faut bien que j’avance ! (Non mais je plaisante pas, 882 aujourd’hui… Et je joue tous les jours à WoW, ce qui ne m’aide pas trop à avancer.)

Voilà en gros à quoi ressemble une journée classique, avec ces activités qui se superposent souvent un peu.

Mais quelque part, la différence majeure serait dans ce que je ne ferais pas si on disposait d’un salaire à vie sans condition. Par exemple, je dois encore remplir un dossier mdph tous les 10 ans, quand bien même ils savent que ma situation sera la même (ou un peu moins bonne encore). Le dernier a d’ailleurs été rempli après le passage d’une loi ou je ne sais quoi qui devait exempter les gens dont la situation n’a aucune chance d’amélioration de refaire leur dossier, mais ma mdph locale n’a pas jugé bon de l’appliquer. Alors voilà, il reste toujours cette épée de Damoclès, cette idée qu’il faudra à un moment prendre rdv avec un médecin pour remplir ce foutu dossier. Et qui sait, peut-être qu’un jour ce gouvernement d’extrême-droite décidera que nous sommes un poids trop grand pour l’économie™, et que nos allocs seront coupées. Le futur est une angoisse permanente dans ce contexte, et c’est souvent pesant psychologiquement. Bon ok, le futur est de toute façon une angoisse permanente pour tout le monde… Disons, un peu plus quand on sait nos vies soumises au bon vouloir d’un gouvernement dangereux.

Au final, ce que je ferais avec un salaire à vie…Peut-être que je commencerais à profiter librement du temps qu’il me reste sur cette Terre, tout simplement.