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CW léger : beaucoup de sarcasmes.
Franchement, aucune idée. Et en même temps, plein d’idées. Avant toute chose, je pense que si le combat contre l’extrême-droite se résumait en une seule stratégie efficace, j’ose espérer qu’on l’aurait déjà appliquée. Mais il y a peut-être quelques pistes qui peuvent nous aider à avancer…
Le plus simple, ça serait d’avoir un.e anticapitaliste milliardaire qui s’achèterait des chaînes de télé et paierait des influencereuses pour les mettre sur tous les réseaux ou, encore mieux, qui s’achèterait un réseau social utilisé par quasiment toute la population. C’est vraiment une stratégie cheatée, mais de toute évidence ça marche bien. Bon, on pourra m’objecter qu’il est un peu compliqué de trouver un.e anticapitaliste milliardaire dans la mesure où c’est complètement antinomique, ce à quoi je répondrai : effectivement. Vous n’aidez pas, à vouloir des solutions réalistes.
On pourrait aussi faire du fact-checking de toutes les idées pourries qu’on nous sort à tout bout de champ, comme « c’est la faute des arabes », et expliquer à l’aide de graphiques et de sources pointues et bien documentées à quel point c’est faux. Il faut dialoguer, dialoguer et encore dialoguer, c’est très important, avec les petits, moyens et grand fascistes, tout en se faisant insulter et potentiellement menacer de mort. C’est pour le moment la stratégie la plus souvent mise en avant, « pour le moment » signifiant ici « depuis au moins 30 ans », avec un succès incontestable. Hashtag sarcasme.
Ok ok, je me moque. Parce qu’en fait, on les connait très bien, les stratégies. Et hélas je vais devoir répéter une chose que je répète très souvent : il faut abolir le capitalisme. Ce n’est pas une position « réflexe », c’est simplement parfaitement logique. En supprimant les inégalités, en permettant à toustes de vivre mieux, on fait reculer le besoin de compétition qui se fait au détriment de certaines populations, et donc forcément des population marginalisées. C’est une base simple et logique, l’équivalent idéologique de la découverte de l’eau tiède. On voit clairement à quel point les idées d’ED prospèrent sur une société inégalitaire, parce que le libéralisme et le fascisme sont les deux faces d’une même pièce.
Pfff j’ai l’impression de radoter. Beaucoup de gens en ont parlé en long et en large, les essais sur ce sujet ne manquent pas. C’est même démoralisant de voir à quel point la littérature sur le sujet est nombreuse sans que rien ne bouge à grande échelle. Je me sens triste. Besoin de câlins.
À la limite, pour démarrer doucement, on pourrait appliquer le programme du Centre national de la Résistance (du moins la partie encore adaptée à notre époque) et voir ce qu’il se passerait… Je suis sure que rien que là, on aurait des résultats notables assez rapidement. Mais pour ça, il nous faut un moyen de le faire appliquer, et personne n’a jamais trop envie de faire une grève générale illimitée, alors heuuu… Tant pis. Z’êtes pas marrant.e.s. Allez, je prépare des sandwichs ! Alleeeeez ! Avec une mayonnaise maison et tout, vous m’en direz des nouvelles. Non ? Bon.
Je ne suis pas naïve, je me doute qu’il restera toujours des gens mauvais, profondément convaincus qu’il faut dominer, que la compétition est le sel de la vie, que les gens « pas comme moi » sont des parasites qu’il faut éliminer ou que les femmes n’ont pas à avoir de droits sur leur propre corps. Mais si la population en générale n’avait pas sans arrêt l’impression de devoir lutter contre les autres pour sa survie, cette portion serait très probablement minoritaire. Le seul moyen de le savoir, après tout, c’est d’essayer. Chiche.
Bon, ça y est, j’ai dit ce qu’il est socialement acceptable de dire.
And now, pour la partie moins audible… Il faut réapprendre à faire peur à l’ED, je crois. Les discours en mode « il ne faut pas les froisser, il faut dialoguer gentiment », tout ça c’est du discours de dominant. À force de ne pas les froisser, il sont bien repassés (wink wink) devant dans les urnes et les idées.
Si vous pensez que c’est toujours la meilleure stratégie, qu’être gentil.le attire la gentillesse, je ne vais pas essayer de vous détromper parce que je trouve authentiquement beau de pouvoir encore y croire. Pour ma part j’ai décidé d’envoyer chier toute une vie du conditionnement « la méchanceté n’est pas une solution ». Mon stock de pédagogie a totalement fondu, maintenant je laisse ce travail aux gens qui ont encore envie ou la force de le faire. Et je vais me moquer, juger, dénigrer de toutes les façons possibles ces idées affligeantes. « Mais si tu fais ça on ne peut plus discuter ! » Ah parce qu’on peut, actuellement, interlocuteurice imaginaire ? C’est quand la dernière fois qu’un fasciste a écouté quelqu’un de gauche, ou même de droite molle comme les socialistes ? La situation est bloquée, et pas de notre fait (nous = la gauche). Franchement, c’est pas faute de leur avoir donné des occasions, depuis toutes ces années, mais en général discuter avec un facho équivaut à discuter avec une fourchette à dessert, et la fourchette a encore bien plus d’imagination. Alors mon stage chez Jesus Inc s’est terminé et mon « autre joue » a besoin de repos !
TLDR : je pense qu’il faut de la bienveillance d’un point de vue collectif : faire disparaitre ou au moins diminuer drastiquement les inégalités, permettre à toustes d’accéder sans difficulté aux besoins de base (logement, nourriture, chauffage, éducation, loisirs… Oui, c’est important aussi), recréer du commun là où c’est possible. Mais je pense aussi que si l’ED avait un tout petit peu plus peur d’être au grand minimum moquée dans l’espace public, on l’entendrait moins. Et rien que ça, ça ferait déjà du bien, si vous voulez mon avis.
Bien entendu, ces idées n’engagent que moi et tant qu’on est globalement du même côté, c’est pas grave si vous n’êtes pas d’accord. C’est aussi en ayant toustes des idées différentes qu’on peut lutter sur tous les plans, et ça c’est très bien aussi💜
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