Ces derniers temps, j’ai assez peu lu, notamment parce qu’un de ces livres a été difficile à déguster et que j’ai décidé de le finir en lecture rapide. Mais j’y reviens plus tard.
Et si je suis désespéré, que voulez-vous que j’y fasse ? de Günther Anders
Je ne sais plus pourquoi ce livre m’avait été chaudement recommandé comme une lecture courte et éclairante. C’est effectivement très court, et plutôt intéressant si on connait l’homme, je présume, mais ça n’était pas mon cas. J’ai donc lu tout ça comme un témoignage, je n’ai pas d’avis particulier à partager sur ce type de contenu (je ne juge pas les témoignages, ils existent, point). Certains éléments de cette retranscription d’interview s’adressent à toustes, spécialement quand il est question de l’Allemagne nazie, mais il y a aussi beaucoup de… Je ne sais pas comment l’exprimer de manière polie. Disons : d’étalage de relations avec d’autres philosophes de l’époque, beaucoup de références d’initié.e.s qui m’ont laissée bien évidemment de marbre (hé ho, je suis une meuf sans éducation, n’oubliez pas !). J’ai eu parfois l’impression d’être coincée au vernissage d’un artiste contemporain dans une galerie parisienne. Je crois que c’est globalement une lecture très dispensable, et je ne suis pas sure d’avoir envie de m’intéresser davantage aux textes du personnage. Bref, mi figueuh mi raisinG.
Assise, debout, couchée, d’Ovidie
Je vous colle ici mon pouet sur le sujet :
J’ai lu hier soir « Assise, debout, couchée » d’Ovidie, et c’était une excellente lecture. J’ai eu le temps, malgré un texte court, de rire et de pleurer, tour à tour et plusieurs fois. Attention en revanche si vous êtes très sensible à la condition animale, elle y décrit plusieurs manière dont les chiens sont traités ou ont été traités au cours de l’histoire… Il y a donc des moments vraiment difficiles à soutenir, même si on est déjà au courant des évènements en question.
Mon seul point négatif est son désamour des chats (comment peut-on ?), qu’elle ne cache pas. Mais on comprend assez vite que les chiens ont été avant tout une protection pour elle, à quel point elle se sent vulnérable sans eux, alors un chat ne sert pas à grand chose dans ces conditions… Cela dit elle ne l’évoque que deux fois, et ça ne l’a pas empêché de recueillir un chaton perdu.
Bref, grosse recommandation et ça ne vous fera pas prendre beaucoup de retard sur votre pile à lire !
4ème de couv’ : « Les chiens accompagnent Ovidie depuis l’enfance. Animaux protecteurs, membres de la famille, thérapeutes, ils l’escortent. Ils sont des marqueurs biographiques, indissociables des moments importants de son existence. Ovidie raconte ce lien, d’une plume précise, drôle et bouleversante. Elle questionne la place unique des chiens dans la vie des femmes. Car les chiens ne sont pas seulement les meilleurs amis de l’homme. Derniers remparts contre les agressions, enfants de substitution, ils ont passé avec les femmes une alliance mystérieuse pour survivre à la violence. «
The Birth of Energy: Fossil Fuels, Thermodynamics, and the Politics of Work, de Cara New Daggett
C’est lui, le coupable. Déjà parce que je l’ai heuuu… Acheté… En pdf, et que la conversion en epub ne s’est pas fantastiquement bien passée. Donc c’était physiquement chiant à lire. Mais au delà de ce pépin technique, je n’ai pas adhéré à la thèse du livre et sur la fin j’ai décidé de passer en lecture rapide.
En gros, Cara New Daggett lie tous les problèmes actuels de domination capitaliste à une seule chose : la conceptualisation et la recherche à tout prix de l’énergie. Je ne peux franchement pas être d’accord, je pense que des problèmes de domination d’une classe sociale sur une autre surviennent dans n’importe quel système politique. Cette course effrénée au pétrole (pour la source la plus récente) a une influence, oui, mais la placer en tant que cause me dérange. C’est un étrange parti pris. Souvent, j’ai pensé qu’elle faisait artificiellement corréler des évènement à priori sans lien, c’est vraiment du bourrage au chausse-pied pour trouver de quoi appuyer sa thèse, et à mon sens ça ne marche pas.
Je ne dis pas qu’elle a tort sur tout : elle est visiblement de gauche, avec de très bonnes idées et remarques à faire sur l’idéologie travailliste, sur l’exploitation des populations racisées (en développant spécifiquement les rapports entre le capitalisme et les population Noires ou Natives américaines, sur l’utilisation de la « paresse » comme disqualification de ces population, etc), ou encore sur l’exploitation des femmes. Elle remet notamment en cause certaines positions féministes qui veulent faire pleinement participer les femmes au système capitaliste (toi aussi, deviens la PDG démoniaque de demain, tu peux le faire au même titre que les hommes !) au lieu de chercher à l’abolir. Bref, de très bonnes idées, mais hélas tout ce que ça m’a donné envie de faire c’est de finir son essai au plus vite pour pouvoir me pencher sur certains titre de la bibliographie qui me semblaient plus solides. Dooonc oué. Pas du tout une chaude recommandation. J’ai la sensation qu’elle a cherché un angle un peu « nouveau » pour parler de l’exploitation des gens et de la Terre, et qu’elle s’est accrochée à son idée même quand c’était bancal. Et je n’aime vraiment pas les conclusion du type « nous avons démontré que… » alors que rien n’a été démontré.
Je suis désolée de démonter ainsi le livre d’une femme qui est clairement une camarade, peut-être que le problème vient de moi et que je n’ai pas su voir sa logique. Mais j’ai l’impression d’avoir perdu mon temps, je ne m’attendais pas du tout à ça, à vrai dire. C’est un travail très « scolaire », avec toute une partie sur l’invention du terme d’énergie (beaucoup de temps perdu pour un propos qui manque de pertinence politique), longue description des principes de la thermodynamique, et quand enfin on arrive à la partie qui pourrait être vraiment le cœur du texte (le lien avec la politique travailliste) le texte est déjà sur le point de s’achever et elle semble croire qu’elle a réussi sa démonstration alors que j’ai l’impression d’avoir été confrontée à une liste de définition et de références, pas d’un réel développement du propos.
Oui bon ben j’ai pas aimé et j’ai l’impression d’avoir perdu mon temps, voilà. Inutile d’épiloguer des heures.
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