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(CW harcèlement sexuel, mention de comportement sexistes insupportables)
(Si ça vous dit d’écouter ça en mode « votre pote vous raconte une histoire pourrie », la version audio, enregistrée par mes soins personnels et incluant une guest poilue, est disponible ci-dessous.) (C’est pas une IA qui vous sortirait d’aussi beaux « heu », je vous le garantis !)
Retour dans le passé, avant de fast forward vers une période plus récente.
Tout ceci a démarré quand j’avais environ 16 ans, un mec que j’ai connu de loin à l’époque n’arrêtait pas d’essayer de me draguer quand on parlait sur le net, malgré mon désintérêt manifeste (et le fait que je n’étais pas libre, mais bon ça encore, j’accepte la tentative). Bref, beaucoup de choses sont arrivées et il est sorti de ma vie en même temps qu’un gros paquet de déchets non recyclable (mais compostables si on est motivé) (et je le suis, hooo oui).
Bond dans le temps, jusqu’à il y a… 7 ou 8 ans, je ne sais plus, en tout cas, surprise ! Un beau jour le mec me retrouve. Je ne sais plus comment, peut-être via Twitter ? En tout cas il retrouve immédiatement le chemin de la drague lourde. Mais le temps a passé, l’eau a coulé sous les ponts. Il est marié, il a deux enfants, et sa femme est « frigide » (ce sont bien sûr SES termes, pas les miens, jamais de la vie je ne dirais ça), et il me fait bien comprendre qu’il est en manque.
Pourquoi venir me dire tout ça à moi ? Hé bien parce que mon ex s’était chargé de me construire une réputation « intéressante » pour justifier ses abus. Mais passons. Me voilà donc avec ce mec sur mes réseaux, alors que je ne suis toujours pas célibataire et de toute façon pas intéressée (et je lui dis, en long et en large).
Il insiste avec une lourdeur impossible, mais tente une autre approche : la demande de conseils. Il me demande donc comment motiver sa femme à coucher avec lui (aaaaa non mais…. Aaaaa ! J’aimerais surtout qu’elle se barre !), me raconte des trucs extrêmement persos malgré mes demandes répétées de cesser. Il me raconte même tellement de choses que je sais qu’il a des aventures, qu’il demande aux meufs qu’il prend en stop de le sucer, bref le Porc Français De Nos Régions. La nausée monte dès qu’il apparaît en ligne, vraiment.
J’aurais pu juste le bloquer immédiatement, mais j’étais encore très fragile à l’époque et j’avais une peur presque panique de mettre les gens en colère, alors je prenais sur moi.
Je fais donc tout pour ne pas le fâcher tout en étant absolument écœurée par ce qu’il dit. Au bout d’un moment, n’y tenant plus et commençant quand même à bien travailler sur mes traumas, je le bloque. Plus moyen de me contacter, je le ghoste sur les réseaux, je me pense tranquille et je raconte l’histoire sur mon blog de l’époque. J’y dis environ ce que vous lisez ici, c’est à dire aucun détail personnel, aucun moyen de le reconnaître, j’étais juste tellement dégoûtée par le mec que j’avais besoin d’extérioriser tout ça. Par ailleurs, personne ne connaît mon blog, je me dis que c’est un endroit sûr pour vider mon sac.
SURPRISE ! (Encore ? Oui.) UN AUTRE BEAU JOUR je reçois un mail super énervé (OUI ENCORE JE SAIS, arrêtez de vous défouler sur moi, les gens). De lui ?
Non.
De sa femme.
Qui est outrée de lire toutes ces horreurs sur lui, normal non ? Ah, attendez… Oui, voilà, c’est parce que « c’est honteux de raconter ça sur internet alors qu’il a une vie de famille » et blah et blah… Ah. Mais. Ok. Encore une fois, le type n’est pas identifiable, et surtout… Madame ? Vous avez LU les horreurs qu’il dit sur vous ? Vous avez vu comme il déballe votre vie sexuelle à une meuf presque inconnue dans le but de la serrer, en fait ? Vous avez remarqué le passage sur ses aventures au bureau et sur son harcèlement des meufs qui font du stop ? Et je dis « harcèlement » pour ne pas dire pire. Cool.
Elle avait l’air vraiment mal, alors comme je suis une bonne poire, j’ai tout effacé… Ça, par contre, je le regrette. Dans l’affaire, c’était moi la victime de son odieux mari, en fait. C’est moi qu’il est venu emmerder, je n’avais rien demandé, bien au contraire (après, avec la réputation que j’avais il est probable qu’il lui ait chanté un tout autre refrain et qu’elle ait choisi de le croire, pour des raisons pratiques). Il m’a exposé leur vie privée, intime même, il m’a parlé de ses frasques, il m’a forcée à être incluse dans ses délires fantasmatiques alors que je n’ai fait que le refouler en boucle. Et pour ajouter l’injure à l’offense, je me suis faite engueuler par sa femme.
C’est quand même incroyable, quelque part. Et ça me met en colère d’y penser. Si ça arrivait maintenant, ma réaction serait totalement différente. Qu’elle le quitte ou pas, c’est son problème, mais faire taire les victimes c’est hors de question, plus jamais. La cerise sur le gâteau ? Il est venu me pourrir par mail également. Dans mon ranking personnel des pires pourritures, je crois qu’il se tient facilement sur la 4ème marche. Assumer ? Pour quoi faire ? Arrêter d’être une merde ? Vous n’y pensez pas.
Au passage, et pour conclure, les plus observateurices auront noté que j’ai spécifié que mon article ne mentionnait aucune information personnelle, alors comment sa femme a-t-elle pu tomber dessus ? Un éternel mystère.
… Ou pas. Disons que j’ai une piste.
J’ai été longuement stalkée par quelqu’un qui s’est sans doute fait un plaisir de lui montrer. Encore une bonne occasion de le dire parce qu’il faut le répéter tant que ça ne sera pas assimilé : les hommes qui parlent de leur « ex folle » ont le plus souvent des choses à se reprocher, parfois graves. Demander la version de leur fameuse ex est un bon point de départ. Et quelle que soit la réputation d’une meuf, arriver en mode « on baise ? » ne vous apportera en général rien de concret, juré. Je veux bien être une salope, mais pas avec n’importe qui. J’ai des exigences, non mais.
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