Dans la catiche

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Ho ho, mais c’est une question facile et, allez savoir pourquoi, je n’ai pas encore évoqué le sujet. Même quand on parlait de livres, ou de jeux vidéos. Comment j’ai pu ne pas le faire alors que c’est ce que je considère l’unique œuvre dont je sois réellement ce qu’on peut appeler : une fan ?

Aujourd’hui ça va encore parler loup, mais pas le même genre : le loup blanc, Geralt de Riv, et le monde des sorceleurs.

J’ai découvert the Witcher avec le premier jeu, il y a une pelletée d’années maintenant. Il avait déjà une certaine renommée, alors la curiosité m’a poussée à essayer… Et je suis tombée dedans, tête la première. Pourtant, avec le recul, c’était pas ouf : sexisme relou (j’ai quand même collectionné les cartes, j’aime bien les jolies dames…), gameplay un brin rigide… Mais l’histoire et les personnages m’ont happée, je sentais qu’il y avait plus à découvrir que ce que cette adaptation montrait et j’ai fait ce que je fais toujours : j’ai cherché si il y avait des bouquins. Ma pile à lire étant toujours pleine ras-la-gueule, j’ai pourtant attendu avant de me lancer. Entre temps, le deuxième jeu est sorti et j’étais totalement convaincue (et vaincue) : j’adorais ce monde. Donc j’ai lu.

Et quelle lecture. J’ai dévoré les huit volumes (à l’époque) en très peu de temps. Tout s’éclairait, je pouvais comprendre davantage certains personnages, donc pour la joueuse en moi c’était parfait. Mais bien plus qu’une « bonne série », c’est une série sur laquelle j’ai écris des PAGES d’analyses tellement elle me touche (hélas disparues, j’ai voulu remettre la main dessus mais… C’est nul part, et ça me rend bien triste.) J’y parlais évidemment de la relation Yennefer/Geralt, qui est une des plus belles jamais écrites et qui a résonné très profondément en moi (Peut-on parler de la nouvelle « Éclat de glace », et du choix de Yennefer ? Du jugement envers le comportement, considéré à juste titre comme immature, de Geralt et Istredd, et de la place de la jalousie non mais PEUT-ON EN PARLER COMMENT C’EST BIEN NOM DE D- respire) (Peut-on évidemment parler du « Dernier vœu » ? HEIN ? Cette chute, MAIS QUOI MAIS C’EST FORMIDABLE c’est simplement du génie respire dans un sac). J’y parlais de la vision très ouverte et non jugeante, même parfois ludique, de la sexualité en général (la scène de la bibliothèque… Celleux qui savent savent). J’y parlais du propos politique en général, et des droits des femmes en particulier (ouvertement pro-avortement, et le traitement du personnage de Milva autour de sa fausse-couche est irréprochable, à mon sens). J’y parlais de traumas vécus dans l’enfance, via celle de Geralt et l’épreuve des herbes, entre autres horreurs. J’y parlais évidemment de Ciri, de ce que son histoire et son voyage dit de l’héritage et de ce qu’on en fait… Je pourrais encore en parler pendant des heures. Surtout de Régis. Et je n’ai pas encore évoqué Calanthe ! Holala.

Je dois dire que j’ai vécu un petit moment de dissonance cognitive, après tout ça. Les premiers jeux, que j’ai sincèrement adorés et qui gardent une place spéciale dans mon cœur, renvoient une image des femmes qui n’est pas celle véhiculé par l’auteur dans ses livres. Dans les premiers jeux, les femmes sont sexualisées, réifiées, même si certaines sont « fortes » parce que c’est dans L’ADN du personnage. Alors que dans les livres, je n’ai pas du tout cette sensation… Au contraire, elles ont des rôles riches, et pas seulement des rôles « de femmes ». Elle n’ont pas non plus seulement des rôles de femmes fortes et blah et blah. Mais n’oublions pas les hommes autour, et surtout Geralt… Il n’impose pas, il est même plus fuyant qu’autre chose quand il ne sait plus quoi faire de ses sentiments. Il n’a pas honte d’être amoureux, il n’a rien à prouver à personne, il s’en fout.

Et puis, il est vieux. Il a baroudé, il est resté handicapé. Une chose qu’on ne voit pas dans les jeux, là encore… Il n’est pas un héros parfait, le chevalier solitaire invincible… Il l’est parfois, solitaire, mais il sait aussi profiter du temps avec les autres. Il a une éthique irréprochable, et sa force surnaturelle ne sert qu’à faire le bien, même si « le bien » est une notion fluctuante tout au long de l’histoire. C’est même le deuxième pivot de toute l’histoire, après le destin. J’avoue que je n’ai jamais bien compris comment ce personnage spécifiquement pouvait être récupéré par des mascus. M’enfin les fachos ont bien récupéré le Protecteur dans the Boys, alors tout est possible.

… J’avais dis que je ne savais pas m’arrêter, désolée. Mais si vous ne les avez pas lus, lisez-les. Pour Régis (x2), pour l’histoire incroyable de Ciri et sa résilience à toute épreuve, pour tout ce que cette série dit de nous. Je l’aime d’amour, plus que toute autre œuvre. Et j’aimerais l’oublier pour pouvoir la redécouvrir… Les jeux, peut-être, mais surtout les livres.

Notez que je n’ai pas parlé du troisième jeu, parce qu’il a une place à part… C’est enfin un jeu qui arrive environ à la hauteur du livre. C’est là qu’on trouve l’épilogue sur une des question laissée volontairement en suspens dans les livres. On profite également d’une autre facette de Geralt, celle d’un père profondément inquiet pour sa fille disparue. Les retrouvailles avec Ciri ne me feront jamais ne pas pleurer. Impossible.

Pour moi, cet épisode concluait très bien le cycle.

… alors oui, bon, ils vont en faire un autre, je sais pas, on va bien voir. Je suis évidemment cliente par défaut, même si l’absence de Geralt me pèsera probablement. J’espère malgré tout ne pas le voir, parce que pour moi, il vivra à jamais au milieu des vignes, satisfait de profiter de son temps au soleil. Ne le sortez pas de sa retraite, par pitié. Il l’a bien méritée.

Je regrette cependant une chose : une série était prévue, quel dommage qu’elle ne soit pas sortie… Tout comme la saison 4 d’Umbrella Academy. (/s)